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La fabrique des labels d’entreprise : B Corp, Afnor, Great Place to Work…

B Corp, Happy Index at Work, Top Employers… Depuis les années 1990, les labels employeurs sont devenus un véritable marché. Fondées sur le volontariat, et sans valeur juridique particulière, ces certifications répondent à des objectifs variés du côté des entreprises. Le premier d’entre eux est de renforcer leur marque employeur, pour garder leurs salariés et en attirer de nouveaux.
Pierre André, cofondateur de la start-up Wecasa, une plate-forme pour trouver des professionnels du ménage ou du bien-être à domicile, imagine déjà sa fierté à arborer « B Corp » (pour « benefit corporation ») pendant trois ans, si son dossier est validé : « On est en cours d’audit, et c’est assez fastidieux ! Mais B Corp représente une reconnaissance de ce qu’on fait, avec des conséquences pour l’image publique de la boîte et les salariés. »
Label de responsabilité sociétale et environnementale (RSE) né aux Etats-Unis en 2006 et géré par une ONG, B Corp est un référentiel identique partout dans le monde. Les entreprises commencent par s’autoévaluer gratuitement, puis peuvent demander à être certifiées par des auditeurs pour rejoindre officiellement le mouvement.
En se lançant dans cette « aventure », Wecasa a souhaité valoriser ce qu’elle considère comme de bonnes conditions de travail dans son entreprise, ou encore son bon bilan carbone. « Les entreprises vont avoir des objectifs soit de marque employeur, notamment pour les PME qui veulent se faire connaître, soit des objectifs en ressources humaines [RH], pour prendre la température sur les pratiques managériales. On remet au goût du jour un vieil outil qui était le baromètre social », explique Chloé Guillot-Soulez, enseignant-chercheur en gestion des ressources humaines à l’IAE Lyon.
Le niveau de sérieux de la méthodologie varie très fortement d’un label à l’autre, mais tous sont fondés sur un cahier des charges. Les plus « officiels » sont ceux du groupe Afnor, expert de la normalisation des entreprises. Les labels Egalité professionnelle (créé en 2004) et Diversité (2008) sont des labels d’Etat qui cherchent à coller à la loi, et à attester de l’engagement sur ces deux thématiques. Celui de la diversité s’appuie sur les vingt-six critères de discrimination définis par le Défenseur des droits.
Pour structurer sa démarche, chaque entreprise est invitée à passer par sept étapes : réaliser un état des lieux relatifs aux dispositifs existants en référence aux critères de discrimination, définir un plan d’action avec les partenaires sociaux, communiquer en interne, faire un bilan… Puis elle passe devant une commission composée de représentants des partenaires sociaux. Chacun des deux labels est accordé pour quatre ans.
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